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Les rêves de Cachou
26 avril 2010

page 24

Des rayonnages naphtalinés nous fixent d'un oeil tranquille. Un jeune type à soutane dicte des numéros. Il porte des lunettes rondes, nickelées.
- Cinquante deux! Cinquante deux.....enfin!
Le cinquante deux c'est moi, j'approche de la banque. Comme on distribue les cartes à la belote, je me retrouve avec une "maine" de fringue pliées en rectangle, comme un paquet de tarot bariolés.
Le haut parleur jappe
- Bouge toi un peu 52,voila:
Casquettes, sarraux, slips, chaussettes, mouchoirs, shorts...Faudra tout marquer, ou le faire faire, à ce numéro pour sortir, pour le dimanche vos vêtements civils vous seront rendus le mercredi soir pour le jeudi. Terminé!
Luce a raison, il y a tout ce qu'il faut ici, je regarde toutes ces fringues déjà grandes, je me dis que j'ai encore du temps à passer, sans retourner me réajuster à la prochaine distribution.
-votre major de classe s'appelle Charrof, il va vous installer, vous conduire au dortoir, vous montrer vos placards respectifs.
On me colle dans les mains une jolie guirlande de 52 tout roses,un bout de ferraille qui se veut un pochoir orné d'un gros 52. devant mon air interloqué; il me fait comprendre narquois: Pour les chaussures, a marquer le plus vite possible.

Charrof le major es plus petit que moi, beaucoup plus large. il est grêlé de son, son nez est tordu, déjà cassé, moitié rouquemote, moitié blond. Il me déleste d'un ruban de marquage.
-C'est quoi ton nom?
Ekclec Cachou.
Ah c'est toi qui rentre déjà, avec les orphos
- C'est quoi les orphos?
Bin........les orphelins.
- Eh, j'suis pas orphelin moi, j'ai une maman, une maman Luce!
Ah bon, de toutes façons, enfin...c'est à dire, on ne commence les cours qu'en octobre.

Penseur, il me traîne: Viens, on va voir au dortoir, je vais te montrer ton plume. Après avoir escaladé de larges escaliers, on entre dans une grande salle blanche, avec des sous bassement caca d'oies qui s'alignent à la tête des lits.

Entre les couchettes, une tablette, au dessus des oreillers, des rayonnages tracés au cordeau. au pied de chaque grabat,une pancarte est crochetée, telle un graphique de malade fiévreux. On s'arrête au 52, c'est mon territoire.

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