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Les rêves de Cachou
12 avril 2010

page 12

A ma hauteur; il ferre, plonge la gaule sur tout ce que je ne peux protéger: les mains d'abord; il y tient à cette saloperie de craie. Ce qu'il en reste tombe. Laconique, la bave dit: Ramasses !
Je sors de mon bunker, me baisse, sa godasse tombe au beau milieu du derrière du short de laine bleue.
Ponctuant son coup de pied au cul: Dix fois la table de sept pour demain. S'en ai fini,un autre calculateur désigné prend ma place sous la potence trembloté,vierge.

Pendant la récrée, c'est l'aventure, les minutes sont calculées, elles ont de l'importance. Tout mon temps est réservé à considérer attentivement les gamines, voir au plus près. Pour cela, il faut se hisser sur le mur. Il y a évidement "un coin" pour le faire, il est connu des cerbères qui nous gardent. A l'angle du garage à vélos et des pissotières, les anneaux des chéneaux me servent d'échelle. Une fois grimpé sur le toit ondulé, invisible, je matte tout grand les fillettes, leurs jeux.

Pour détourner l'attention des chiourmes, on organise des bastons à l'opposé de la cour. zada et moi, s'attribuons des tours de rôles pour la grimpette, les rares postulants doivent se soumettent à nos bourre pifs.
accroché au toit, j'arrive à les voir toutes d'un coup! Je m'invente un gros paquet de fiancées. Les trop belle comme la Chantal, je m'en sépare rapidement, c'est qu'une embrouille. Deux me clouent les yeux: Pitchouline et Cri-Cri. Leur galops autour de la balle qui rebondit sur le mur, la boite de cirage qui glisse sur un dédale de signes tracés sur le sol; le demi camembert écrit Ciel me fascine.

La pitchouline est petite, sèche, grêlées de son rose. Ses cheveux blonds, tout court lui font des apostrophes autour des oreilles. Elle court tout le temps. Les pistons de ses jambes sont gainés de chaussettes roses, torsadées, assortie à son museau livide de malnutrition.
Elle parle souvent avec les grands, j'en ai un peu peur.
Cri-Cri je l'aime bien, elle aussi je crois. Elle est basanée la sicilienne, ses yeux sont comme les filles de chez nous. Il y a le frangin, un os de taille, un balaise de velours côtelé qui raquettes les billes de toute la classe du certif. Il n'a pas remarqué mon manège avec sa soeur, c'est mieux comme ça.
Avec Cri-Cri, on se regarde de loin quand on sort de l'école. On traverse la place pour rentrer par le même chemin, se suivant à un intervalle très respectable.

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