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Les rêves de Cachou
15 avril 2010

page 15

Mes appels se stoppent, la bouche ouverte gobant l'air, la tête de la musaraigne pointe son triangle de cheveux corbeaux, juste entre mes jambes, sous mes pieds. Ses dents ouvertes serrent le couteau pour le croquer, comme une friandise. Ses yeux s'amusent un instant. Puis une flamme zigzague dans son iris. Le ya tombe de sa bouche, synchrone, le cri jaillit! Je vois les chaussures partir en même temps que mon hurlement. Il résonne un drôle de bruit, tout plat. Je descend la pente à toute vitesse, Favro suit immédiatement. Le petit est tout ratatiné sur le goudron. Son crâne est refendu. D'une grande plaie, le sang carmin suinte autour, délicatement, lentement. Moi je sens que je vais tomber, tout balance autour de moi. Ma tête chauffe de l'intérieur, Favro me secoue fermement, puis sans crier dit:
- Va chercher du secours chez les grands, je m'occupe de lui.
Il sort son mouchoir, le noue aux quatre côtés, l'enrobe sur la tête du blessé.
- Vamos, court, vas les chercher, je reste à côté.

<je tricote le plus vite possible, soufflant des pleurs, crachant des larmes. Le village est bientôt à moi. Je m'effondre au plus près, chez le bouif.
- Miguel, il est tombé sur la tête! La haut, à la Madone, Y bouge plus, il est mort!

Une fusée rouge me traverse les tempes. Je m'abats. A mon réveil, je suis posé sur un cosy, j'ai un goût de cendres sucrée dans la bouche, il m'ont fait boire de la goutte. Des sons filandreux me parviennent, des chuchotements.
Mon frère est à l'hôpital des soeurs. On va l'emmener en ambulance à Lyon. Je regarde autour de moi, tremblé, je réclame Mémé de toutes mes forces, j'ai mal au côté à force de la demander tout de suite. J'ai des hoquets, et de nouveau c'est le noir du coma. Des brinquebalements me réveille, je suis dans une auto, en direction de Lyon, Mémé est avec moi, rassurante elle me dit que l'ambulance est partie devant, la C-14 avale la route vers la ville.
Le convois arrive dans l'hôpital.
On pénètre un dédale de couloirs vernissés de blanc, on me soutient, je suis en sanglots, des mines en blouses m'observent sur le passage, j'ai le temps de voir des visages sérieux, graves.
Dans une grande salle encombrée de paravents, des faces blafardes, mal rasées, traînent en chaussons sur une mosaïque grise. Je me retrouve aux côté de Mimi, il est tout blanc, seul un peu de rouge se distingue sous son gros bandage. Ce curieux turban lui donne un air solennel,triste. Il serre un petit jouet dans ses doigts, une girafe de perles articulée, elle plie sous la pression de ses doigts, de ses spasmes.

Com Perso...
J'vois peut être des signes partout mais c qd même bizarre que j'y passe 3h hier,
Attente qui m'a fait remonter x10 une partie de mon enfance que je veux zapper:
Les nuits passées ds notre chambre à l'hôpital pendant que maman travaille aux urgences;
Cette page me le rappelle aussi..

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