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Les rêves de Cachou
18 avril 2010

page 18

Je la guigne, elle porte un tailleur noir, avec des épaules triangulaires. Elle a des cheveux tout raides, des yeux larges, verts comme l'eau de la digue. Un chant gutural, lourd, parvient à mes oreilles, c'est un peu flou.
- Je suis Madame Réno, une amie de ta maman Luce.
Je comprend de moins en moins, pourquoi Luce? C'est son nouveau prénom? Je l'ai jamais appelé comme ça moi.
- Tu n'as plus besoin de ça maintenant. Ses deux bras me font une écharpe, dégage l'écriteau qu'elle fait voler à terre, comme on lance la mouche au bout d'une canne.
C'est la première fois que mon nom et mon adresse s'envolent des mains d'une femme.

Quelques trentaine d'années plus tard, c'est le lendemain de noël, à la différence de ses lointaines années, j'ai avalé, fait descendre ces kilos de nourriture de privilèges.
J'ai plus faim pour quelques temps! J'ai même vomi la bûche du quatre heures. Il me reste encore de l'avance pour nourrir mes rêves à venir. Je suis calme, j'ai besoin d'un coup de blanc pour faire pousser les cariatides qui soutienne les mois à venir. Ils sont là, empilés les uns sur les autres, bien en équilibre. C'est des plats décorés, remplis de vestiges, de reliefs de mangeailles. Ils s'accumulent le long des soupers, des saisons, se superposent. Au bout d'un certain temps, un trimestre un bon coup de machine à laver le temps et on range dans la commode aux éphémérides.
Faut manger pour garder le rythme, la constance dans  l'effort à écrire c'est de bouffer. Bouffer c'est l'intermédiaire du futur que digère le lendemain.
Je trierais plus tard, j'émonderais avec la justice du temps.
- Les rives du Potomac représentent une bien jolie phrase exotique.
- Les rives du Pomerol, aussi.
La voix revient avec des vibrations neuves:
- T'as des baguages?
- Non! Juste les sous de Mamie Canette. Maman à fait dire qu'il y'avait tout à la maison. La dame hésite; Mamie Canette?
- Ah oui, ta grand-mère.
Je suis sûr qu'elle ne la connaît pas.
- Viens, on va prendre un taxi. On patiente un moment derrière une file de voyageurs empruntés, chargés de cartons et valises dodues,ficelées. Sa persévérance s'amenuise, elle décide:
- Nous allons en tramway. Ses chaussures noires garnies de liège compensé, martèlent le pavé, elle m'entraîne.

Com perso...
Attendre la justice du temps ?
N'est ce pas ce qu'il a toujours fait,quitte a ce que ce soit trop tard...

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