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Les rêves de Cachou
8 avril 2010

page 8

Il a la trouille, depuis que je l'ai attaché à un arbre,brûlé un peu à la main, avec de la résine de pin, parodiant un filmparodian tun filmparodiantunfilm vu au caté du curé: La revanche de l'indien.
- j'ai pas fais exprès.
Mamie Canette a fini de manger. Quand son couteau se referme, il faut tout arreter'c'est fini,on mange plus. En l'absence de papa c'est elle qui hérite du rituel. Quand e couteau claque, c'est la règle. Pendant les repas, je me tais, mastiquant, attentif, synchrone à son rythme. C'est une habitude, je termine toujours en même temps qu'elle. Dans le temps, les anciens,le chef donnait le signal, pou qu'autour de la table personne ne traîne à bâfrer plus. Cet aboiement d'acier me fait penser aux sirènes de l'usine.
- Pour les patates, je te les ramène demain ?  hasardais-je en essayant de faire le malin.
- Demain c'est école! elle confirme avec force
- Mais Mémé, faudra bien que j'y aille!
- Tu ne retourneras pas demain à la digue. Écoutes moi pour une fois, et ton père hein! si t'es pas là?
La charogne, elle me fait craquer. C'est maintenant que je l'aime le plus, encore plus fort, maintenant qu'elle est plus là. Je sais même pas quand tu as passée. Comment tu as vu la mort Mamie? Es-tu bien chez les Mamies Hongras?
Un jour, tu es venue me voir à la colo du curé,c'était la première fois qu'on nous séparait. Tu avais promis, tu es venue. Tu as pris le car avec les parents des gadjos, ils t'ont laissée seule au fond du car, indifférents. On a dormi sous un grand marabout kaki. Tu as bien rigolé, tu m'as confié avec une gerçure dans ton rare sourire
- Quand j'étais jeune, moi aussi, les tentes je les ai bien connues, les miennes, elles avaient plus de couleurs.

Saloperie de vie! Pourquoi je me suis pas inquiété de toi pendant qu'il en était temps.Pourquoitemps.Pourquoi mon univers t'as exclue, avec beaucoup d'autres. Voilà que je me retombe sur la tête des culpabilités bien moins floues qu'à cette époque.
Toi qui parle peu, je t'entend encore réciter Océano Nox. Où as tu appris ce poême?
Quelle rangaine de culture t'as mise dans cet état pour me raconter des Capitaines, du vent, des embruns, pendant que je pleurait sur la table de multiplication du chiffres d'or.
Et cet autre jour, où je lisais les images roses d'un illustré, oubliant "le livre des choses", tu t'es mise à chanter la "Paimpolaise". Interdit, j'ai écouté, oubliant la pampa et les histoires de l'Oncle Paul.

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