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La cité du haut est proche du stade. Dans le temps c'était très chic. A présent les Ségocians ont repoussés Tunisiens et marocains à la périphérie de notre territoire. Ce sont nos plus proches voisins. On s'ignore gentillement,ne se côtoyant que pour les trocs de moutons et de galines.

Tout ce beau monde batifole le soir venu quand les sirène de l'usine ponctuent,assèchent les sueurs des journées fileuses. Le jour est découpé par les mugissement de ce kapo. Crédule je pensait que ce hululement rauque s'échappait des énormes cheminées de briques rouges,disposées aux quatre angles de l'usine comme des miradors.

A chaque vagissement des hauts parleurs, le chien loup du directeur hurlait à la mort, comme si c'était lui qui embauchait ou débauchait. Toute la ville "faisait équipes",l'usine grommelle nuit et jour,les cars,comme des égouts dégorgent des nuiteux ramassés à Toncieux,Tenoux,villages voisins possédant ses même cités du haut, ces même cités du bas.le "dur" de Mémé est bâtit en équilibre,dans une traboule qui débouche d'un côté sur le quai de la Ballerine,de l'autre sur la rue principale,pénétrée de part en par par le canal.
On dit au pays: si tu n'es pas tombé,une fois dans le canal,tu n'es pas Lambertois! Ces bains volontaires ou non,m'ont et pour longtemps promu citoyen d'honneur,premier magistrat du quartier lacustre.

Nos voisins sont: sur le quai de la rivière un maréchal ferrant,sur la rue: Tanley,maquignon,boucher,marchand de cochon,il a un fils Titi. Il est rouquemoute comme une bûche braisée d'une cheminée, on l'appelle Pin-Pon, il est gentil comme tous les gosses de bouchers,il me donne souvent du saucisson à l'ail.

Pour accéder dans la maison de Mémé, un escalier de bois,presque une échelle. Elle s'accroche à la paterne la plus longue du boyau. Deux gros rondins de bois supportent un palier cagibi sur lequel s'ouvre une porte de fer.
Je la grimpe cette échelle,nerveux,le mensonge aux lèvres.Mémélèvres.Mémé m'attend la claque à la main: Je suis parti depuis ce matin aux aurores,pour l'école? Mamie n'est jamais allée à l'école,mais elle sait lire dans les yeux. La taloche part,ses lunettes vibrent sur le coup:Les gitanes à lunettes c'est du sérieux. Les bésicles sont rondes,en acier,pas très stables.Ellesstables.Elles lui font des rougeurs quand elle les ôtent.
- J'ai pas fais exprès!
C'est le seul raccourçi que je pratique en excuses,j'évite de m'empêtrer dans des mensonges à imaginer illico.